TRIBUNES LIBRES

Tribunes libres MARS 2025

LES ÉLUS DU GROUPE MAJORITAIRE

Une nécessaire éducation aux médias et à l’information

La naissance de la presse écrite a contribué à l’émergence d’une opinion publique. La Gazette, lancée en 1631 par T. Renaudot n’était pas un « bel objet » de librairie : il fallait embaucher des ouvriers capables de manier chacun 1 200 caractères / heure pour satisfaire les lecteurs. Dans la France de la Révolution, faire vite et imprimer beaucoup était déjà un objectif.
Dans les années 1950, l’arrivée massive des radios et télévisions était un phénomène mal compris, suspecté d’appauvrir la culture.
Les citoyens avaient accès à plus de contenus, d’un genre
nouveau. S’est alors posée la question des compétences dont les gens avaient besoin pour intégrer de façon éclairée ces nouveaux outils dans leur vie.
Cette question trouve un écho intéressant ces jours-ci. Les
médias traditionnels coexistent avec les formats numériques, avec une réelle convergence des contenus. Tout sujet devient objet de médiatisation, à une vitesse qui ne permet pas d’assimiler l’information et de comprendre les dynamiques à l’œuvre, nous faisant parfois douter de la différence entre un fait, une opinion et une vérité sémantique.
À l’heure de l’information continue et des réseaux sociaux, nous pouvons reprocher au « système » d’entretenir la confusion, d’alimenter une forme d’apathie vis-à-vis du monde qui nous entoure, en nous noyant dans un flux d’informations.
L’histoire de la presse peut sans doute nous inspirer pour imaginer une approche méthodologique pertinente pour lutter contre la manipulation de nos émotions, de nos opinions, par des émetteurs peu scrupuleux ? Considérer que nous sommes sur une pente glissante et que la responsabilité repose sur les seules épaules du législateur pour encadrer l’usage de ces technologies est illusoire.
Nous devons tous, à nos échelles respectives, coopérer à une dynamique d’éducation à l’information et aux médias, en incluant les nouvelles technologies, les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle.
Sans capacité à analyser un texte ou une image, sans critères de hiérarchisation des informations, sans connaissance des sources et des moyens de production mis à disposition pour fournir du contenu, tout se vaut. Et si tous les contenus se valent, c’est au détriment de la qualité du travail de recherche, de croisement des
sources et de l’esprit d’analyse.
Les collectivités sont un premier maillon susceptible d’investir ce sujet. La Ville de Talence propose ainsi un programme d’ateliers multimédias permettant de développer ses connaissances avec des animatrices soucieuses de sensibiliser le public à ces enjeux (le
mercredi et le samedi à la médiathèque Castagnera). L’éducation passe aussi par nos écoles, et à travers elles nos enfants. Dans le cadre du Conseil municipal des enfants, l’éducation à la citoyenneté signifie par exemple éducation à l’information.
À son échelle, la Ville s’engage pour que les citoyens aient à disposition les moyens de se former sur ce sujet.
société et à chacun/e d’entre nous de veiller à ce que l’Histoire soit dite et expliquée inlassablement, et de reprendre le flambeau
chaque fois que possible. C’est pourquoi la Ville de Talence en prendra sa part avec l’organisation du voyage à Auschwitz de 45 jeunes Talençais/es, que j’aurai personnellement l’honneur d’accompagner. Pour dire et redire. Et que l’on n’oublie jamais : le fascisme ne commence pas avec les camps de concentration, c’est ce à quoi il aboutit.

LISTE « TALENCE EN TRANSITION »

La voix des citoyens ignorée, un projet solaire saboté

Le budget participatif est une occasion pour les Talençais de s’impliquer concrètement pour leur ville. En 2023, un projet ambitieux avait émergé de cette dynamique citoyenne : installer des panneaux photovoltaïques sur les toits publics et privés afin de produire de l’énergie renouvelable et locale. Plébiscité par les Talençais, ce projet a recueilli le plus grand nombre de votes et incarnait la volonté des habitants d’agir concrètement pour une transition énergétique.
Techniquement viable, il prévoyait l’équipement des écoles et des bâtiments municipaux, avec un effet d’entraînement car une mesure étant aussi prévue pour accompagner les particuliers. D’autres communes de la métropole bordelaise ont d’ailleurs montré l’exemple et l’ont expérimenté. Malheureusement, cette municipalité, toujours dans l’affichage, plutôt que d’honorer son engagement et de concrétiser ce projet issu d’une mobilisation citoyenne exemplaire, n’a toujours pas engagé la moindre étude et encore moins la réalisation de ce projet… et semble vouloir l’enterrer.
Un projet participatif doit être une promesse sincère envers les citoyens, et une assurance de réalisation des projets qu’ils ont choisis. Pour être soumis au vote, les projets doivent être étudiés techniquement et financièrement, ce qui a été fait. Ainsi, aucune contrainte ne peut justifier un tel recul. Ce projet aurait dû être porté avec fierté par la majorité municipale.
Nous demandons que la municipalité respecte sa parole envers les Talençais.es et engage enfin les moyens nécessaires pour réaliser ce projet dans son ampleur initiale. Il s’agit de transformer les aspirations citoyennes en actions concrètes. L’avenir énergétique de Talence ne peut plus attendre.

groupE «TALENCE debout»

Le devoir de mémoire, encore et toujours. Parce que c’est la condition de la liberté

Il y a exactement 80 ans, dans sa marche finale vers l’Allemagne nazie pour achever la guerre, l’Armée rouge soviétique “découvrait” le camp d’Auschwitz-Birkenau dans la campagne polonaise et l’horreur indicible de ce que furent la Shoah et ses extensions, le Porajmos (génocide des Roms) et les assassinats de masse en tous genres, antifascistes et résistants, homosexuels ou handicapés. Les derniers témoins sont aujourd’hui très âgés et leur nombre diminue tragiquement chaque jour. C’est pourquoi il appartient à toute la société et à chacun/e d’entre nous de veiller à ce que l’Histoire soit dite et expliquée inlassablement, et de reprendre le flambeau chaque fois que possible. C’est pourquoi la Ville de Talence en prendra sa part avec l’organisation du voyage à Auschwitz de 45 jeunes Talençais/es, que j’aurai personnellement l’honneur d’accompagner. Pour dire et redire. Et que l’on n’oublie jamais : le fascisme ne commence pas avec les camps de concentration, c’est ce à quoi il aboutit.

Xavier JOLIOT

Liste “nouvel esprit talence”

Construire une société plus robuste car plus sobre

Février-mars sera la période de débat et de vote des budgets des collectivités territoriales. Une période marquée par la nécessité de trouver des économies pour faire face aux effets d’une gestion déplorable des finances publiques par l’État.

Depuis la crise sanitaire, chaque coupe budgétaire est vécue politiquement comme un aléa, « un mauvais moment à passer »… en attendant le retour de la prospérité. Cette façon de voir les choses nous propulse collectivement dans l’inquiétude, le manque de confiance en l’avenir. Et il y a fort à parier que l’année 2025 ne sera pas la dernière à générer cette paralysie.

Voyons alors cette énième crise comme une opportunité pour repenser notre vision du monde et construire une société plus robuste car plus sobre. Interrogeons-nous sur nos réels besoins et sur les façons de les satisfaire en préservant ce qu’il reste des ressources naturelles. Une salle de spectacle à Talence alors que la métropole est déjà sur-équipée : est-ce bien nécessaire ?

Christine QUÉLIER et le collectif Nouvel Esprit Talence